La systémie et moi

La systémie et moi ?

 

Expérimenter l’approche systémique lorsque j’étais moi-même en situation critique a été comme un baptême du feu…La métacommunication[1]a été ma planche de salut et m’évitait de  boire le bouillon.

Je plante le décor. L’hiver 2013 a été long et froid, à l’image de mes contacts professionnels, frilosité des commanditaires, gel des budgets, morosité ambiante renforçaient le cocooning des donneurs d’ordre et le repli chez soi devenait la solution pour tout un chacun…

Je me sentais mal, je ressentais une anxiété, une nervosité. Cet état constant d’une fébrilité envahissante devenait dangereux. Et si la systémie était l’outil de la situation, de ma situation ? Et si j’étais mon premier terrain d’expérimentation et d’apprentissage ?

La systémie ne s’est pas imposée tout de suite, difficile de se regarder pédaler tout en pédalant…Je n’avais plus le choix, j’ai enfourché ma peur et me suis assise dessus, j’entreprenais une « méta-communication ». Je me suis vue me débattant avec mes peurs. La conséquence de cette émotion se traduisait en une hyperactivité pour proposer des actions, des textes, des problématiques aux clients traditionnels qui s’en détournaient, évidemment… . Je ne cessais de bâtir des tentatives de solutions qui n’aboutissaient pas… J’étais comme un hamster dans sa cage s’épuisant à faire tourner une roue improbable…Quelle horreur ! Je fonçais droit dans le mur que je me construisais avec l’énergie qui peut parfois m’envahir… Il fallait tenter un « 180° »[2], provoquer un « lâcher prise »[3]arrêter cette frénésie d’activisme….OK, comment faire ? Le traumatisme projeté d’un écrasement sur ce mur imaginaire m’a aidée d’abord à tout stopper. Oui, dans le discours : ok, on arrête tout,  mais dans la vraie vie, avec moi en actrice principale, c’est angoissant non ??? J’ai dépoussiéré les ressources que j’ai engrangées depuis des années et j’ai tenté de regarder autrement ce que mon environnement me proposait, d’écouter différemment ceux qui m’entouraient, de me sentir concernée par des orientations que je rejetais et qui pourtant …pourquoi pas ?

Puis le brouillard qui me rendait aveugle, s’est craquelé pour laisser apparaitre une opportunité, puis un projet, puis un contrat, puis une consultation…Je reprenais pieds.

 

 


[1]La métacommunication équivaut à observer et clarifier les règles du jeu d’une interaction, d’une communication selon P.Watzlawick,J.Helmick Beavin, et Don D.Jackson  »Une logique de la communication«  Edition Points en procédant à une mise à distance pour observer les patterns transactionnels et identifier ce qui fait problème   

[2] Virage à 180° : provoquer un pas de côté, faire autrement

[3] Lâcher-prise ou comment laisser son but conscient sur le bord du chemin - Equivaut à un objectif personnel alimenté par les tentatives de solutions et qui ne présente aucune alternative

 

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